Dans la ville, je cherche à révéler avec l'outil photographique la dimension scénique et symbolique et ses espaces, des tensions urbaines qui la parcourent. Dans mon travail sur le paysage urbain, j'aborde la ville comme un fantastique décor, un théâtre où se donne chaque jour une représentation. Mes images interrogent la mémoire, elles portent l'histoire de la ville, et parfois même celle de l'Histoire... L'essentiel est toujours un exercice sur le vide qui est au centre de tous mes travaux photographiques, et de ma réflexion architecturale.
Architecte D. P. L. G. j'ai toujours axé mon travail photographique sur l'espace. Cela va des paysages naturels, à la ville (urbanisme, architecture), en passant par des ´ espaces limites (troglodytes, constructions nomades). De 1987 à 1999, j'ai réalisé des projets importants par le sujet à traiter : étendue géographique ; variété des thémes ; difficulté de travailler à l'extérieur, en centre ville où la pulsion urbaine perturbe la concentration, et géne l'enregistrement photographique.
Je travaille en noir et blanc à la chambre 4"x5" ou 8"x10". J'aime ces formats, ils m'obligent à utiliser un trépied, ils m'obligent à m'installer d'avantage dans le décor et je crois qu'ils m'aident à être plus direct avec le sujet. L'essentiel est le choix fait quant à la position de l'outil d'enregistrement dans l'espace. J'ai opté pour une certaine frontalité, je minimise ainsi l'affect imputable au cadrage. Je privilégie ainsi les formes, les masses, les lignes et les surfaces. Mes temps de pose sont habituellement de plusieurs secondes, j'installe alors une durée au détriment de l'instantané, comme dans les travaux des photographes du XIXéme siécle. Je pense en particulier au travail d'Atget. C'est cet immobilisme dans mes photographies qui engendre le hors époque, autant qu'il appelle, pour animer ces espaces vides, une présence invisible.
Je recherche le temps suspendu, et revendique une photographie contemplative.